Le premier State of the Union du Président Obama a laissé les Américains responsables sur leur faim et dubitatifs face à lhomme qui leur avait inspiré tant despoirs il y a de cela 1 an. Oui, le premier grand oral de Barack Obama ma deçu. LObama 2.0 salué par Slate[1] ne semble plus que lombre de lui-meme. Désormais obsédé par son Plan de Relance économique qui na guère amélioré la situation (et qui va meme sempirant au regard des derniers chiffres du marché de limmobilier), omnubilé par la réforme du système de santé, pourtant massivement rejetté par la majorité des citoyens, Barack Obama semble etre emprisonné dans la cage dorée de la Maison-Blanche. Laccent quil a encore récemment mis sur la nécessité dune législation sur lénergie et le climat », alors que sa propre majorité ne le suit plus dune manière aveugle (notamment les Blue Dogs, des Démocrates soucieux de préserver la compétitivité et la rigueur budgétaire), semble souligner la véritable déconnexion du Bureau Ovale aux arcanes de la politique. Si la Health Care Reform voit ses chances daboutir déjà très faibles avec la victoire républicaine dans le Massachussets, une telle proposition qui reviendrait à excercer une sur-réglementation de léconomie, de surcroit alors quelle subit les affres dune crise sans précédent et que la reprise est trop timide, me semble très inquiétant.[2]
Laissons de cote ces soucis économiques et attardons nous sur le fait, combien important, de la faiblesse, voire linexistence, des annonces faites sur le plan de la politique internationale des Etats-Unis. Sur le site officiel de la Maison-Blanche où figure une synthèse des principaux points abordés par le Président Obama, les questions internationales, au nombre de 3, figurent à lextreme fin dune très longue liste hétéroclite.
Si le State of the Union est certes avant tout un discours concentré sur les enjeux nationaux et destinés à une audience américaine, la chose avait toutefois évolué depuis les attaques du 11/09 à la suite desquels les enjeux de la sécurité nationale sont parvenus au premier plan. Désavoué par toutes les élections-tests depuis son triomphe en novembre dernier, le bureau ovale a bien compris labsolue nécessité de se reconcentrer sur les enjeux qui touchent lensemble des Américains : lemploi, lécroulement du marché immobilier, le surendettement : une logique électoraliste. Fut-ce au prix de le payer en menant une politique étrangère incohérente? Je cite le Président « Since the day I took office, we have renewed our focus on the terrorists who threaten our nation, Depuis ma prise de fonction, jai mis un accent particulier sur la lutte envers les terroristes qui menancent notre pays. : lattentat manqué de Noel 2008 a pourtant révélé une absence totale de coordination des informations sensibles entre nos agences de renseignements, comme en 2001 aboutissement au drame qui nous hante depuis une décennie.
Ce qui a été le plus décevant sur cet aspect a particulièrement été le vrai manque daccent sur la situation iranienne, à peine traité par le Président au milieu dun inventaire à la Prévert sur la politique internationale y mélangeant Afghanistan, Irak, mesures anti-terroristes et stratégies dexportations pour relancer les industries américaines.
Jai justement eu loccasion dassister à une réunion dexperts stratégiques , à la fois démocrates et républicains, réunis par le Bipartisan Policy Center très récemment. Un des grands sujets de discussion était que le Président Obama en personne aurait promis aux diplomates français et israéliens quil respecterait la date-limite du 1 janvier 2010 avant de faire un point sur les négociations avec lIran. Si les discussions naboutissaient pas vers une vraie résolution de la crise, des sanctions punitives seraient alors mises en place en concertation avec les alliés des Etats-Unis. Toutefois, hier soir, plutôt que daborder des mesures claires en direction de lIran, le Président a évoqué des « conséquences ». Laissant peut-etre entendre quil comptait poursuivre sa politique vis à vis de Téhéran de main tendue dans le vide.
La politique du Président a légard de lIran est désormais clairement perçue comme un échec. Le Time Magazine, pilier des idées reçues, a publié un article cette semaine qui nous éclaire sur léchec de lAdministration vis à vis de lIran.[3] Lincapacité et lirrésolution du Président de ne pas soutenir le sursaut démocratique du peuple iranien a été une véritable douche-froide pour les partisans dune politique basée sur les Droits de lHomme et le respect des Libertés Fondamentales. Lincompréhension du Président de ne pas saisir la véritable nature du régime iranien et sobstiner à un dialogue face à un sourd devient une réelle menace pour une résolution pacifique de cette crise car la solution actuelle favorise la fuite en avant de Téhéran qui gagne ce quelle recherche : du temps. Du temps pour développer son programme nucléaire.
Et cest justement la semaine dernière que l un des plus écoutés spécialistes de politque étrangère américains, Richard Haas, Président du Council on Foreign Relations (qui publie Forein Affairs) a dénoncé la politique iranienne dObama, en condamnant la faillite totale des négociations et faisant appel à renverser le régime par le soutien au mouvement démocratique pour empecher une crise nucléaire avec lIran, mais avec la bombe cette fois-ci.[4] Hier, cétait Robert Kagan, un des chefs de file des néoconservateurs, a demandé au Président de complètement revisiter sa politique à légard de lIran toujours par le biais de laide aux forces démocratiques, présente dans le pays.[5]
Le temps presse. Je lavais déjà dit le 16 octobre, le temps est compté. Et cette fois encore plus quavant. Car Israël, dit-on, ne veut pas plus attendre. Attendre que le programme nucléaire iranien construise des ogives nucléaires qui menacerait directement son territoire.
Il est donc désormais temps que le Président change de politique à légard de lIran à travers des sanctions fortes et une aide soutenue aux mouvements démocratiques présents sur place. ________[1] http://www.slate.com/id/2242787/
[2] http://www.whitehouse.gov/the-press-office/remarks-president-state-unio…
[3] http://www.time.com/time/world/article/0,8599,1956075,00.html
[4] http://www.newsweek.com/id/231991
[5] http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2010/01/26/AR20100…