Comme je l'ai fait remarquer dans les posts précédents, et rejoint dans mes conclusions par de nombreux analystes, le parti Démocrate a depuis la Seconde Guerre mondiale été divisé entre progressistes et modérés. En 2008, Obama a gagné les primaires sur une base progressiste et a remporté les élections en se plaçant au Centre.
Mais le Président a viré à Gauche en cours de mandat, permettant aux Démocrates au Congrès de faire passer un package de relance de l'économie par l'Etat et une réforme du système de santé.
A la suite des élections de 2010, le Président semblait donc avoir radicalement viré au Centre, nommant l'ancien Secrétaire au Commerce William Daley, un opposant à la signature du package de réformes du système de santé, en temps que chef de personnel. Bruce Reed, l'intellectuel leader des Nouveaux Démocrates, qui était le conseiller de la politique intérieure du temps de Clinton et qui défendait la réforme de protection sociale contre l'opposition progressiste en 1996, est à présent le chef de personnel du Vice-président Biden.
La transition publique du Président au Centre sur des sujets brûlants change le terrain politique instantanément. Jusqu'à ces changements, le Tea Party avait occupé la plus grande partie du Centre-droit de la politique américaine, attirant les Indépendants aussi bien que les Républicains.
Bien que le Président ait remanié son équipe dans le but de mener bataille au Centre en préparation de 2012, il est nécessaire de regarder au-delà des apparences pour pouvoir juger réellement si ce centrisme est plus qu'une vitrine.
La nouvelle décision approuvée par le Président, édictée cette semaine, appelle à utiliser l'analyse coût-profit comme partie intégrante d'une analyse régulatrice. Ceci suit l'effort des Républicains pour appeler à l'élimination d'une régulation non-nécessaire comme un empêchement à la création d'emplois.
Mais le replacement du Président au Centre cache de façon rhétorique un changement massif vers la Gauche à travers un mémorandum présidentiel distinct qui pousse à les agences d'imposition à prendre en compte « l'équité, la dignité humaine, la justice et les impacts distributifs ». En d'autres termes, le Président, loin de déréguler, utilise des pouvoirs régulateurs pour chercher à obtenir ce qu'il ne peut désormais plus atteindre par la législation : une plus grande redistribution et une soi-disant équité de sexe en matière de paie. La décision appelle également à une « analyse rétrospective » par laquelle les agences peuvent même renforcer, et non pas diluer, la régulation.
En peu de mots, l'attitude centriste récemment adoptée par le Président n'est pas totalement transparente.